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Actualisé le 20 septembre 2023

Bruges, le centre du monde au Moyen-âge

Chaque époque a vu des civilisations grandir et péricliter à cause d’innovations, de conflits, d’exploitation de ressources… Bruges a eu son heure de gloire à l’époque médiévale : c’était alors le cœur commercial de l’Europe.

Bruges existe depuis le 9ème siècle et n’est qu’une bourgade avec un château, une chapelle et des remparts. Le 4 octobre 1134, un coup de pouce du destin met Bruges face au large monde : un raz-de-marée a ouvert un bras de mer depuis la mer du Nord jusqu’au cœur de la ville. Il n’y a que 10 bons kilomètres entre la mer et la petite cité flamande mais ça change tout. Désormais les bateaux peuvent venir faire commerce jusqu’à Bruges. Les canaux sont alors construits pour accompagner l’essor économique et commercial.

La petite ville indépendante dispose d’avantages fiscaux et attire les marchands. SItuée non loin des Pays-Bas et de l’Angleterre, Bruges est aussi facile d’accès par la terre ferme. Des bateaux viennent même du fin fond des pays baltes et de la Méditerranée. La ville et le port de Bruges deviennent incontournables pour les échanges commerciaux et financiers du Moyen-âge.

C’est alors qu’un autre facteur déterminant vient renforcer l’aura et la puissance de la ville de Bruges. Pour faciliter les échanges entre les négociants ayant des marchandises, des monnaies et des impératifs de temps variés, une innovation révolutionnaire est mise en place au 13ème siècle : une bourse ! Grâce à ce système, Bruges devient en 200 ans la plus grande place financière du vieux continent. La richesse des marchands brugeois se répercute ainsi sur l’architecture et dans les arts et la culture.

Mais Mère Nature décide de reprendre ce qu’elle a donné et les canaux de Bruges en direction de la mer s’ensablent de plus en plus : les bateaux sont gênés puis empêchés d’accéder au centre de Bruges et les échanges commerciaux se détournent de la cité au profit d’autres ports plus pratiques. Le déclin de Bruges, amorcé au 15ème siècle sera implacable. Pendant plusieurs siècles, Bruges fait figure de belle endormie et on doit à cette période calme la conservation de son patrimoine ancien. Il a d’ailleurs été restauré puis volontairement ré-enchanté pour obtenir le résultat actuel : une ville inscrite au patrimoine de l’Unesco.

Au 20ème siècle, le port de Zeebruge au contact direct de la mer permet à Bruges de faire amende honorable et de se refaire de nouveau un nom. Mais les temps ont changé et Bruges ne retrouvera pas son statut de capitale européenne du commerce et de la finance.