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Maisons-Dieu

Ancêtre des logements sociaux, les Maisons-Dieu (Godshuizen en flamand) sont des hospices typiques de Bruges qui permettaient aux personnes locales dans le besoin et notamment aux veuves et aux personnes âgées de garder un toit et leur dignité alors que leur situation financière et personnelle ne leur permettait plus d’assurer un logement.

Il existe 46 Maisons-Dieu à Bruges et seules 3 ne sont plus habitées. Le dernier ensemble construit date de 1958. Toutes appartiennent désormais à la ville et ce depuis la révolution française. Ces ensembles d’habitats à vocation sociale sont désormais protégés en tant que monument et sont toujours habités par environ 250 personnes âgées.

Disséminées sur tout le territoire de la ville et regroupées en petits ensembles blanchis à la chaux disposant d’un jardin central clos, parfois d’un point d’eau ou d’une chapelle, les Maisons-Dieu font aujourd’hui partie du paysage de la ville. Visuellement très agréables, les espaces de verdure de ces lieux sont recherchés pour leur calme et l’ambiance reposante qui s’en dégage. Le jardin intérieur, souvent associé avec les bâtiments, était soit commun soit divisé en petites parcelles pour permettre aux habitants de cultiver un modeste jardin.

Créées dès le 14ème siècle (1337) par les bourgeois (par charité) ou par les guildes et confréries (pour héberger leurs collègues âgés), ces maisonnettes pour les pauvres sont sobres (une pièce principale) et disposent toutes d’un lieu dédié à Dieu : petite chapelle ou coin de prière. Ici, pas besoin de loyer pour habiter mais une prière quotidienne pour Dieu et la famille du constructeur de la maison était exigée en dédommagement. Aujourd’hui, les lieux ont été modernisés pour répondre au confort moderne : plusieurs chambres peuvent être fusionnées pour créer des appartements plus grands et les sanitaires communs, situés dans la cour, ne sont plus la norme.

Un droit d’entrée, une obligation d’entretien et un règlement strict (être brugeois, avoir un comportement irréprochable, s’astreindre à une prière quotidienne) devait être respecté. En échange et en plus du logement, l’accès aux soins était gratuit et de la nourriture, du bois de chauffage et des vêtements étaient fournis aux résidents.

Adresses des principales Maisons-Dieu

  • Godshuis De Vos (Noordstraat 6-14) : il ne reste plus que 4 maisons de ce petit ensemble rénové de 6 maisons et initié par Christiaan de Vos en 1713. Hospice typique avec petite chapelle et charmant jardin intérieur visibles depuis la rue. La date 1713 est bien visible sur le fronton de la chapelle.
  • Godhuis De Meulenaere ou hospice Sint-Jozef (Nieuwe Gentweg 8-22). À voir. Les jardins sont ouverts au public et des visites sont parfois organisées. Petite chapelle, jardinets typiques et puit. Le calme au milieu de la ville.
  • Het Rooms Convent (Katelijnestraat 9-19). Datant du début du 14ème siècle, cet ensemble de Maisons-Dieu est, pour partie, protégé en tant que monument. Joli jardin intérieur et entrée très discrète via un passage étroit depuis la rue commerçante attenante.
  • Godshuis O.L. Vrouw van Blindekens (Kreupelenstraat 12-16). Accolée à la chapelle Notre-Dame des Aveugles, une dizaines de logements étaient dédiés aux aveugles. Un grand arbre et de petits jardins occupent la cour intérieure.
  • Sint-Joos godshuis (Ezelstraat 83-105). La façade massive de briques jaunes masque un très charmant jardin intérieur. Monument protégé, l’hospice compte aujourd’hui 4 maisons.
  • Hospice Van Volden et De Moor (Boeveriestraat 50-76). Il s’agit d’un grand hospice de Bruges. Auparavant hôpital, il est rénové depuis le milieu des années 80 et protégé en tant que bâtiment historique.
  • Hospices De Paruitte, De Schippers et De Zorghe (Stijn Streuvelsstraat 23). Au bout de l’allée, derrière le porche, charmants petits jardin avec maisons alignées sur une propriété tout en longueur. Auparavant séparés en 3 entités, ces hospices ne font plus qu’un depuis les années 1920.
  • Godshuis De Pelikaan (Groene Rei 8/1-4). Hospice datant du début du 18ème siècle face et situé face au canal vert.