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Actualisé le 24 juillet 2019

Comment Bruges gère les flux de touristes ?

En tant que ville inscrite au patrimoine de l’UNESCO, Bruges attire les foules. Un peu trop peut-être au risque de se voir envahie par des hordes de touristes, certes agréables, mais qui posent de plus en plus de problèmes.

Les soucis rencontrés par les lieux touristiques majeurs (Barcelone, Dubrovnik, Venise…) sont aussi présents à Bruges et une commission d’experts de l’UNESCO a aidé la ville à mettre en place un plan de gestion des flux de touristes.

Bruges a donc décidé de cibler le tourisme de qualité au détriment du tourisme de masse et de répartir les flux de visiteurs tout au long de l’année. Plusieurs animations commerciale et culturelles importantes ont donc lieu à la mauvaise saison afin de délester un peu les mois printaniers et estivaux.

Dans le viseur, il y a notamment les bateaux de croisière. Ils sont désormais limités à 2 par jour (contre 5 précédemment) et de préférence en semaine plutôt que le weekend. Ils n’accostent pas à Bruges même mais viennent dans le cadre d’excursions depuis le port de Zeebrugge pour la demi-journée. Le bourgmestre de Bruges, Dirk De Fauw, a exprimé en juin 2019 dans le journal local Het Nieuwsblad son souhait : « des touristes qui restent plusieurs jours, qui mangent correctement et qui visitent des musées ».

Les boutiques « monotones » à destination des touristes sont elles aussi visées : boutiques de gaufres, de bières, de chocolat, de dentelles font perdre leur charme à la ville. Qu’il y en ait, c’est normal mais qu’il y en ait les unes à la suite des autres à la place des autres magasins, c’est trop.

Passants sur la Grand Place

La Grand Place de Bruges n’est jamais vide

Mais ce n’est pas tout. Avec 10% de touristes en plus chaque année (sur 2018, il y a eu 900000 visiteurs de plus que l’année précédente sur un total de 8,3 millions), la ville de Bruges a mis en place d’autres moyens afin de mieux maîtriser les allées et venues des visiteurs et d’éviter de transformer le cœur historique en ville-musée vidée de ses habitants. En ce qui concerne les logements, le cap est très strict. Les locaux doivent continuer d’habiter dans le centre de Bruges. Cette mesure concerne le centre historique mais aussi la ville nouvelle. Pour cela, une politique incitative a été mise en place afin de faire (re-)venir les étudiants. Et ça marche : Bruges compte plus de 2000 chambres pour étudiants.

Pour juguler les entreprises immobilières centrées uniquement sur le tourisme, la ville fait très attention aux constructions : permis de construire, transformations de logement et autres détournements d’usage sont particulièrement contrôlés et des fonctionnaires sont là pour donner leur feu vert (ou pas) aux différents travaux proposés. Les constructions très anciennes et les abords de sites majeurs sont surveillés de près de façon à allier au mieux l’impératif de vie normale des habitants et les besoins liés au tourisme.

Les espaces verts, les zones cyclables (et donc les garages à vélos) font aussi partie du plan d’ensemble tout comme la vie économique et commerciale.